Moins
hypocrite, la forêt m’offre un amant. L’écorché se bat contre un chêne,
semble-t-il. Entre les deux, mon corps s’interpose, se propose au
mieux-disant : à l’écorce, mon visage donc. Ainsi offert, les yeux clos,
un chant ancestral tente d’apaiser leurs querelles.
Féérie
ancienne, mon amant connait les formules par cœur. Déshabillé, l’écorce
du chêne me râpe la peau. Désincarné, la foule curieuse de mes lourds
souvenirs s’éloigne enfin. Apaisé de va-et-vient, ma vigilance
s’estompe. Les yeux clos me permettent d’oublier le monde. Je l’oublie.