dimanche 16 octobre 2016

02 - Boomerang marocain (partie 2/2)

Farid est un être protéiforme. 
Mouillés, nos corps glissent un temps l'un contre l'autre. Comme à son habitude, la peau du ventre de Farid sur celle de mon dos. La chaleur assèche assez vite ce jeu. Nos corps humides puis moites -- secs enfin, achèvent de se redécouvrir. Du coup, un peu à la hâte, les gestes redeviennent sexuels.
Et puis quoi ? Il est bien revenu dans mon lit pour ça, non ? Cette violence dont nous avons fait une règle de jeu -- un temps abandonnée -- vite ne suffit plus. Les mots rejoignent les gestes. Trois semaines marocaines ont transformé mon amant en bête sauvage.
Partir... Revenir... Les mouvements à la surface de ce globe sont une des caractéristiques les plus ancestrales de l'Humanité. Farid, en digne héritier de ses ancêtres, n'a pas échappé à cette règle, certes...mais revenu, il déserte !
Farid est un être protéiforme. Il n'est que l'addition composée de tous ces hommes aux corps et visages multiples, jalons d'une vie. Farid existe et n'existe pas. Présent dans mes rêves comme dans ma réalité. Il n'appartient à aucune de ces dimensions.