samedi 30 mai 2015

04 - Appels




Abandonner cette belle soirée au souffle tiède du Sahara m'attristait. Malgré moi, une nuit de repos allait commencer lorsque...appel de phares ! La voiture se gare après un demi-tour qui me ramène devant la maison où il s’engouffre. La porte restée ouverte m’invite. Au bout du corridor, un escalier blanc conduit à son corps magnifique. Notre désir affaisse nos fatigues, nos scrupules et toute angoisse de l'inconnu. Après deux heures d’une bataille acharnée dans ses draps blancs, Antoine me dit à bientôt.


Quatre jours d’attente de son appel. Enfin, ce soir-là, nos corps à nouveau se dénudent sur un vieux parquet baigné de lune. Une longue conversation éloigne nos corps, leurs besoins. Au gré des mots, nos mères, nos morts, nos vies sont évoqués, convoqués. De la même ville et malgré nos dix ans d’écart, nous nous rapprochons.






Et puis…rien. Cette blessure – hélas connue – du strident silence. Bouche tordue, hésitante entre une vieille douleur et une surprise toujours nouvelle. Inexprimable torture. Guérie avec du temps, je le sais. Mais se garder de toute haine. Y croire, encore.