Thierry.
2H. Erich. Che-Nen. Mourad. Rajoha. Nouredine. Yopé. Point commun ?
Tous sont partis. Les uns définitivement, les autres temporairement.
Certains sont vraiment morts. D'autres font comme si. La liste est plus
longue en fait. La question : pourquoi les départs me blessent-ils
autant ? Tentative de réponse :
Un soir de
printemps. Je suis couché sous les draps blancs, nu, il fait très chaud.
Par la fenêtre, la ville s’engouffre avec la nuit. La porte s'ouvre. Un
visage assombri se penche sur moi, m'embrasse tendrement sur le front,
se recule. Je rouvre les yeux : je ne vois que son dos dans la touffeur
orangée du coucher de soleil. Elle s'éloigne.
Et j'éclate en
larmes. Ce visage, ce dos, celui de ma mère, 41 ans. J'ai 7 ans. Jamais
elle ne parviendra à me consoler. Encore aujourd'hui, je dois me méfier
de certains couchers de soleil. Inconsolable.