lundi 28 février 2011

15 - Corrélations

15 - Corrélations
Je suis en vacances et j’ai rejoint mon compagnon à Saint-Nazaire où nous voudrions habiter. J’ai dit déjà qu’il est d’origine malgache ? Sans doute, oui. Et puis j’aime beaucoup cette origine ethnique chez lui, surtout dans son regard. Enfin non, pas dans son regard : dans le dessin de ses yeux plus exactement. Il a un contour des yeux oriental en diable, en amande, étiré vers les tempes, absolument sexy et très attirant. D’autant que ce regard-là me rappelle systématiquement celui de Che Nen. Je le lui ai dit dès les premiers mois de notre rencontre. Il a été flatté de cette corrélation (au sens biologique du terme). 15 - Corrélations
Mais je sais que cet homme que j’aime plus que tout au monde est le corrélatif de cet autre garçon que j’ai aimé en 1990-91. Il est blindé d’un tas d’autres qualités qui le rendent évidemment et heureusement très différent de Che Nen mais je persiste à croire qu’ils sont semblables quelquefois : un regard, une façon de parler, de considérer les choses alentour, des riens qui font tout.

vendredi 18 février 2011

02 - Roy est un roi

Je viens de voir un interview de Patrick Roy, député socialiste du Nord. Je ne le connaissais pas avant cet instant. Si j'ai bien saisi ce qui se disait, il est en phase de guérison suite à un cancer ? Il était très beau, ce monsieur. Très, très beau : le mot exact, le ton juste. Une sincérité touchante. J'aimerais avoir cette force de caractère.
02 - Roy est un roi.

mercredi 16 février 2011

14 - Rudy's on a train to nowhere...

Il écoutait Supertramp Live in Paris à fond dans son walkman ! J'en revenais pas qu'un gamin de cette âge connaisse, s'intéresse et écoute les chansons de ce groupe qui, en 1991, avait déjà bien vieilli.

14 - Rudy's on a train to nowhere...
Perso, j'avais été les voir en concert, à Lorient, au début des années 80. Avec les Pink Floyd et les Stones, ces mecs faisaient partie de mon panthéon...
14 - Rudy's on a train to nowhere...
Et comme je ne me contente jamais d'adorer (parce que j'ai toujours trouvé ça idiot, l'idolâtrie), j'avais passé ma vingtaine à sauter sur toutes les occasions qui m'avaient été données de jouer du piano et d'apprendre quelques morceaux célèbres... Mon préféré, côté Supertramp, c'était Rudy mais, Che Nen aimait beaucoup les paroles de School. Il trouvait qu'elles collaient parfaitement à sa vie : il trainait beaucoup dans les remparts de Maubeuge après ses journées d'école...

RUDY

Rudy's on a train to nowhere, halfway down the line
He don't wanna get there, but he needs time
He ain't sophisticated, nor well-educated
After all the hours he wasted, still he needs time.
He needs time - he needs time for livin',
He needs time - for someone just to see him.
He ain't had no lovin'
For no reason or rhyme
And the whole world's above him.
Well it's not as though he's fat-
No there's more to this than that-
See he tries to play it cool-
Wouldn't be nobodys fool.

Rudy thought that all good things comes to those that wait
But recently he could see that it may come too late.

All through your life, all through the years
Nobody loved, nobody cared.
So dim the light, dark are your fears
Try as I might, I can't hold back the tears
How can you live without love, it's not fair?
Someone said give but I just didn't dare.
What good advice are you waiting to hear?
Hearing's alright for them that's all there
You'd better gain control now
You'd better show'em all now
You'd better make or break now
You'd better give and take now
You'll have to push and shove now
You'll have to find some love now
You'd better gain control now.
Now he's just come out the movie.
Numb of all the pain,
Sad but in a while he'll soon be
back on his train...

lundi 14 février 2011

13 - Clavicules

J'ai passé mes soirées de la semaine dernière à fouiller le Web dans tous les sens pour y trouver à nouveau une trace de Che Nen. Rien ! A force de tourner en rond, de ruminer, je me suis changé les idées ce dimanche en m'inscrivant sur le site Les Copains d'Avant... Sans grande conviction parce que, franchement, j'ai toujours été réticent à l'idée de revoir des têtes du passé... Sauf quelques rares ami(-e)s qui le sont encore, aucun n'a su vraiment m'aider : haineux, indifférents qu'ils étaient.
Et c'est justement un de ces amis, perdu de vue car habitant depuis des lustres à Strasbourg, que j'espérais bien contacter via ce site. Je le retrouve mais pour lui écrire, il me faut remplir une fiche. Je me pique au jeu et je replonge dans mon passé pour ne pas me tromper dans les dates de mon curriculum vitae. Arrivé aux années 90, distrait jusque là de lui, voilà que  je me remets à penser à Che Nen... Ah, oui, il faisait quoi dans cette année-là ? Et celle-là , où était-il ?
Sans trop y croire, puisque les recherches via le web n'avaient rien donné, je tape son nom dans le moteur du site qui me sort illico sa fiche ! Putain ! J'y-crois-pas !!! J'apprends dans le détail son parcours universitaire post-bac... Je comprends pourquoi, vers 1994, je l'ai croisé dans les rayons du Furet du Nord de Lille...Avec une photo jamais vue de lui à 23 ans qui me tire des larmes absolument inexplicables !
Il y a une poignée de mecs dont je suis raide tombé amoureux dans ma vie. Des personnes qui comptent encore énormément pour moi et à qui je conserve secrètement une place dans mon cœur. Mais pourquoi donc celui-là, contre toute attente, a été – est encore -- le seul qui, du haut de mes 50 ans me fait chialer comme un môme de 5 ans ?
J'ai mis du temps -- trois nuits blanches presque -- pour trouver cette explication qui vaut ce qu'elle vaut : cette photo de lui, outre qu'elle comble un vide (je le connaissais à ses 17 ans et j'ai retrouvé une photo de lui à ses 33 ans), me présentait ses clavicules qui, comme s'il tenait la caméra, étaient exagérément creusées. Ce sont ces « salières » si émouvantes qui ont déclenché ce typhon : je les connaissais par cœur pour les avoir tant observées, caressées, léchées !
13 - Clavicules

mardi 8 février 2011

11 - Boulevard de la Liberté

Février 2011, je suis allé à Lille, pour une consultation ORL. Rien de bien grave, suis habitué, c'est de naissance. Ça m'a toujours décalé par rapport aux autres, isolé d'eux. Je me retrouve à arpenter le boulevard de la Liberté en attendant mon rendez-vous... Fin d'après-midi, des ados passent en grappes. Mignons certains, la plupart me laissaient indifférents.
Je me disais que tous ces « gamins » entamaient, poursuivaient, terminaient leurs études supérieures. Que bientôt, ils intégreraient des entreprises, mi-requins mi-planctons... 11 - Boulevard de la Liberté
En 1991, j'avais peur, à cause de son jeune âge d'alors, qu'il ne se fasse manger... Après notre rupture, j'ai eu l'occasion, une seule fois, de lui demander comment ça se passait pour lui, à Lille. Il entamait des études à « la Catho » et franchement, j'avais très peur pour lui, à cause de son innocence et de son inexpérience du « milieu homo »...
- « J'ai un mec. Un camarade de promo. Mais il veut toujours qu'on fasse ça à plusieurs...et tous les soirs ! »
Mon cœur s'est mis à se serrer comme une vieille éponge, des larmes ont commencé à me monter aux yeux. C'était de la rage. De la rage de voir une si douce nature confrontée à un monde si violent dont j'aurais tant voulu la protéger...
- « Mais c'est bon : je lui ai dit d'aller se faire foutre ! Moi, c'est pas ce que je recherche... »
Il cherchait un Grand Amour. Je lui avais offert le mien qu'il avait décliné. J'en pleure encore aujourd'hui mais ce ne sont plus les mêmes larmes qu'alors : le petit Che-Nen, qui trainait ses soirées dans les remparts de Maubeuge, qui frappait violemment son père parce qu'ils ne savaient l'un l'autre pas communiquer leurs douleurs autrement... Cet « enfant » qui aimait reposer sa tête noire de cheveux longs sur mon torse – « je voudrais cette nuit éternelle », me disait-il – après nos virées nocturnes au Rocambole et avant qu'il ne se décide à rentrer chez lui... Cet adolescent si frêle que je le croyais condamné à mourir de chaque chagrin vécu... Cet homme en devenir me rassurait derrière son « je lui ai dit d'aller se faire foutre » : il me disait en fait de ne plus m'inquiéter...que même si jamais plus nous ne devions nous aimer, plus jamais même nous revoir, ni même plus du tout nous parler, je n'avais pas à m'en faire : il saurait très bien se protéger, se défendre voire même attaquer...
J'ai appris récemment qu'il habitait, travaillait comme ingénieur à Daegeon en Corée du Sud, l'autre bout de l'univers pour moi, l'autre moitié pour lui. Il est eurasien.11 - Boulevard de la Liberté
Che Nen s'est révélé du genre requin...Si à l'époque mes larmes étaient nostalgiques et tristes, aujourd'hui elles expriment ma fierté, mon bonheur et ma joie de savoir cet être-là devenu quelqu'un de bien.
Cette discussion qui date d'octobre-novembre 1991, fut notre ultime échange amical. Le chaos ensuite.

lundi 7 février 2011

12 - Là où est Che Nen, il est...



10 - Saï- Babasse !

C'est tellement, dans mon passé, loin, ces évènements, que j'ai du mal à retrouver la bonne chronologie. Était-ce au tout-début ? Ou alors déjà dans les dernières semaines ? Où était-ce dans cet entrelacs des sentiments, coincés entre la nouveauté des sentiments et leur usure ?
Un après-midi, samedi ça c'est sûr, nous jouions au snooker au Bar du Zoo de Maubeuge :
- «Hé ! Babasse !  
- Pfou... Ce que c'est con de te laisser appeler ainsi ! Babasse ceci, Babasse cela... C'est moche.10 - Saï- Babasse ! 
- Et tu voudrais quoi qui soit plus beau ? 
- Saï, c'est comme ça que je vais t'appeler ! 
- Pourquoi saï ? C'est un singe, non ? Tu le traites de singe ? 
- Non, non, juste c'est une prononciation à l'anglaise de tes initiales. Y-S, inversées, ça fait SY, à l'anglo-saxonne, ça se prononce Saï.

En plus, ça tombait bien, il avait une très petite taille, pas plus du mètre soixante-dix. Et une visage très émacié.

samedi 5 février 2011

09 - Terra Cognita

Ce matin au réveil , je me demandais si j'étais devenu fou, si j'étais encore amoureux de Che-Nen. La première image qui me soit venue en tête : celle de mon compagnon actuel, Maki. Plus exactement, c'est le décalage entre l'image de Che-Nen et celle de Maki qui s'est imposée instantanément. L'écart m'a effrayé : autant Maki est sympathique, doux, attentif à ma personne, soucieux que le chemin que nous empruntons soit « le nôtre » et pas uniquement le sien, autant Che-Nen était individualiste, ambitieux pour lui seul.
Je sais bien qu'à cet âge-là qu'il avait à l'époque, tout individu se doit de tout faire pour assurer sa construction, pour ne pas courir au suicide. Je sais bien que lorsqu'il m'a spontanément déclaré son amour, il ne s'adressait pas à moi personnellement. Juste, il priait une icône de son Panthéon personnel, encore incomplet.
09 - Terra Cognita
Alors, pourquoi est-ce que je cours ainsi ? Pourquoi ai-je entamé cette poursuite ? Aujourd'hui, 20 ans après cette rencontre, je peux clairement affirmer que je ne l'aime plus. Je le cherche, le localise, espère de nouveau entretenir avec lui une relation, oui. Mais une relation humaine. Pas amoureuse, comme celles qui m'ont dévoré tout cru et m'ont laissé errer à la surface de cette Terre, étranger aux autres autant qu'à moi-même. Je le cherche. je l'ai trouvé :

36°21'10.35 de latitude-nord, 127°23'6.71" de longitude-est.

jeudi 3 février 2011

08 - Effets de miroir

Sa première apparition dans mon monde, je la dirais plus tard, fut si chaotique ; notre relation ensuite si mouvementée...que, jamais durant ces quelques mois, je ne me suis senti en sécurité. Pourtant, cette «aventure» avec lui marqua bien le début d'une autre période de ma vie.
Toute ma vie, j'ai recherché un Autre que moi, qui me dise enfin, sincèrement, « je t'aime ». Aussi loin que je tente de m'en souvenir, cet autre a toujours été du même sexe que moi : mon père d'abord, des camarades de banc d'école, des copains d'internat, mon père de nouveau. Puis des amis de l'université. Mon père encore. Des rencontres inutiles, combien inutiles,enfin. Jamais, aucun de tous ceux-là n'ont prononcé ces trois petits mots, les plus simples du monde, les plus complexes de l'univers pourtant.
08 - effets de miroir
Enfant, la cause était désespérée, entendu. Ado, elle passait pour une excentricité. Adulte, une perversion. Va te regarder dans la glace après qu'un mec, que tu aimais à en crever, t'aie montré du doigt devant une foule compacte et meurtrière... Impossible de se croire exister au monde après une telle épreuve. Il a bien fallu tout de même traverser ces crises folles, ses envies de se faire disparaître de la surface de cette Terre, tenter d'arriver jusqu'à aujourd'hui, 50 ans. Le parcours incertain ? Je ne sais pas encore. On verra ça à la dernière seconde ?
Che Nen a été le premier à me dire «je t'aime». Sans que je lui demande quoique ce soit. Spontanément. Étrangement, et j'ignore encore pourquoi aujourd'hui, par la suite, je ne me suis jamais senti le droit de le lui avouer en retour mon amour fou pour sa personne. D'ailleurs, du fait de notre différence d'âge, je ne me sentais pas le droit de lui imposer quoique ce soit. Il avait assez de se débattre avec ses propres démons du présent pour ne pas avoir à envisager une perspective à-venir.

mercredi 2 février 2011

07 - Fond d'écran

07 - Fond d'écranJe suis aux anges ! J'ai passé mon après-midi à numériser, aggrandir, monter des documents vieux de 20 ans ! Des photos de Che Nen que j'ai retrouvées par hasard. A force de les triturer informatiquement, je suis parvenu à me fabriquer un fond d'écran sous Windows 7... J'adore ! Outre que je déteste les icones avec l'horrible flèche (problème je suis parvenu à contourner), j'ai agrémenté le fond d'écran avec des calligraphies chinoises traditionnelles. Mais gaffe, hein ? Pas n'importe lesquelles : c'est son nom et son prénom traduits ! Yeah !!!!
  
En fin de compte, je préfère "flouter" son visage : je veux pas que n'importe qui puisse l'identifier, ni moi par ricochets. Si par hasard Che Nen passe par ici, lui seul -- et moi -- se reconnaitra.

01 - Un chaud message (a hot mail)



01 - Un chaud message (a hot mail)


Ne jamais réagir "à chaud", oui,oui... Mais tout de même, je ne peux retenir mon émotion. Vers 12h10, j'écoutais Le Fou du Roi sur France-Inter, animée par Stéphane Berne. Bon, rien à dire jusque là, je suis fan. Et de façon générale, je suis le genre "bon public", savoir que quand j'entends des bêtises, je supporte. C'est pas le jour aujourd'hui ? Possible... Toujours est-il que j'ai sursauté quand Régis Mailhot dit : "[...] en Afrique, la trithérapie, c'est un festin." Habituellement, je rigole quand il cause le Régis. Là, je tique... Ça va faire dix ans que je tente de vivre ma séropositivité, déclarée en juin 2002. Tu crois qu'il y a un rapport de cause à effet ?01 - Un chaud message (a hot mail)