mercredi 18 novembre 2015

04 - Choc : 462 cf (partie 1/5 )





Quelques sons. Faibles, sourds...des voix...des bruits peut-être...très au-dessus de moi, mon regard flou perçoit comme de la lumière jaunâtre. Ma tête, comme sous l'eau...tout faire pour l'en sortir...peu à peu, une blancheur, mais mate, inonde mon regard vague. Un visage de femme se penche sur mon visage d'opéré. Quelques mots – oubliés depuis, même si par convention on dirait : "Comment allez-vous ?" – auxquels mes doigts tendus tentent de répondre en tanguant de droite et de gauche. Bof. Du moins dirait-on que je vis encore.






Quelques instants encore dans cette salle de réveil puis mon lit est poussé dans un dédale de couloirs aux odeurs hospitalières un peu écœurantes. Un jeune homme, je crois, ajuste le drap à mon visage. Un ascenseur, des portes. Les odeurs du bloc s'estompent. Une douce chaleur prend le relais. Des voix toujours plus claires. Après un arrêt et une discussion que je ne saisis pas, une porte enfin s'ouvre.
Dans cette chambre double – non occupée encore – de l'hôpital Dron de Tourcoing, on me place, premier arrivé, "côté fenêtre". "462 cf" : c'est le code désormais utilisé pour ne me confondre avec personne. 4 pour l'étage, service de chirurgie générale. Niché dans cet arbre de douleurs depuis début novembre.

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