- Non !...pas quistion de
partager…je vi être seul !
Le type qui profère ça n’est pourtant pas en position de discuter : il
est sur un fauteuil, poussé par un infirmier. Poli, il fait semblant de se
renseigner, revient en prétendant qu’on s’arrange
pour lui trouver une chambre dans la journée.

Il s’agite. Tout semble un problème pour lui : l’auscultation de son
corps, leurs questions, leur thermomètre, leur prise de tension, la prise de sang l’inquiète… Il
répond aux questions posées : commercial, douleur dans le bas-ventre
depuis deux jours, Doliprane puis sa main pour soulager, insoutenable ce matin,
urgences…
- Appendicite aigüe, monsieur, ne vous inquiétez pas, on sait réparer !
- A mon âge ? C’est pas normal, toubib !
Je ne perçois pas la réponse dans mon demi-sommeil comateux sous morphine…Le
« toubib » ne répond peut-être rien ? Ou alors lui explique d’un
haussement des épaules que ça arrive à tout le monde ?
Il n’a pas l’air d’être « tout le monde »... Il marmonne…marmonne…marmonne
encore… De temps à autre, il gémit. Je veux dire, fort, dans la chambre, sans
retenue. Le rideau qui nous sépare, mon enlisement morphinique déforment sans doute mes perceptions... Rejeté... Pourtant là, né au monde à peu près en même temps que lui... Sur les dix-huit heures, un jeune homme, fin de vingtaine, pousse la
porte, s’indigne aussi que la chambre ne soit pas individuelle. Revient avec la
même fausse promesse d’en avoir une dès qu’elle se libèrera.
Certes pas « Monsieur Toutlemonde », le 462cc.
1 commentaire:
Je vois que tu es encore dans les bras de Morphine. Quelle longue épreuve!
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