L'eau
sur la peau coule. Toujours très chaude. Nécessaire. Obligatoire.
Irréfléchie. Après chaque action, se doucher. Plus qu'un réflexe : une
manie. Comme pour tuer des germes. Sur la nuque rasée, lisse, l'eau
frappe par vagues, engourdit, hypnotise. Elle rend le souvenir lointain.
Aussi
loin que ma mémoire remonte, toujours l'eau fut un rituel. Une prière
de pardon. Un linceul enveloppant le corps, isolant une réalité
insupportée.
Un
Autre, amnésique du précédent, se séchait. Oublié, le corps nu dans le
couloir. Enterré, l'épi de blé lacérant le dos. Evacué, le doucereux
danger de s'exposer. L'eau purifie. Le monstre meurt. L'enfant retrouve
ses droits.
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