2013. Ha*
a 19 ans cette année. Son premier job, à Saint-Lunaire donc. Premiers
pas dans sa vie d’adulte. Du fond de mes 53 ans, y’a comme un doute.
Attiré certes, mais le parallélisme avec Che-nen n’y suffit pas : trop
simple. Les choses simples me dérangent.
1979.
Mes 19 ans. Mon premier job d’été. Mes premiers pas dans ce qu’ils me
vendent comme une vie d’adulte. Retour de Paris. Fierté paternelle : son
fils est un homme ! Dernier de la meute, à 19 ans, mon père en avait
53.
Des
années écarlates. Révolté. Communiste. En colère contre tout, contre
tous. Fougueux. Impétueux. Sanguinaire, tuer le père ! Che-Nen aussi
ignorait comment venir à bout de cet écart-là. Insupportable amour pour un père insupporté (1). Ces écarlates années écartelées entre deux âges incertains. Ces écarts-là te saignent.
En
2013, Ha à 19 ans, moi à 53… J’ai l’âge de mon père quand j’avais son
âge ! Décalque. Mon père en moi, enfin ingurgité. Transfert. Ha, sur ce lit noyé dans la pénombre de cette chambre d’hôtel, lové dans mes bras, Ha, mon fils ? L’aimer comme mon père n’a jamais su m’aimer. Lui offrir cette chance, peut-être. Si je suis mon père, Ha est ma dépouille.
* Ne pas donner son vrai nom, bien-sûr. Ha pour Helyuheiko Animus (cf. ce lien)
(1) : Cliquez sur le lien à propos de ce conflit entre Che-Nen et son père.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire