Personne
ne traine ici, il fait trop chaud. Une pierre luisante après la pluie.
Un peu de terre collante. Des herbes sèches néanmoins. Au loin, à
l’autre bout de la prairie, la double voie rapide feint de s’occuper.
Evoqués,
convoqués, provoqués. Moi seul au milieu de tous. Tant de questions :
qui ils étaient. Ces inconnus aperçus ça et là, au hasard d’une drague,
d’une rue et que ma mémoire s’évertue à conserver. Que sont-ils
devenus ? Ce monde désertique de cinquante-trois ans et demi, peuplé
d’une myriade d’inconnus, m’angoisse.
Muette
et trempée de soleil, la route ondule. Cette mousse fraîche sous mon
pas ne me console pas. Cette vie n’est qu’un vulgaire musée de
province : elle n’a d’importance que pour moi.
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