Pendant
l’amour, tout son corps me couvre. Farid – de cet acte de chair –
construit un mausolée où je puis sereinement enfin me recueillir. Des
mots usés dans des râles, des mots émus dans ce mausolée, des maux
isolés.
Dans
ses bras, ainsi protégé, je convoque des héros. Un père, tant absent.
Un ami, ignorant de ce que je l’aimais. Farid m’insulte. Pour me
dominer, cela le rassure. Ses mots orduriers pansent la douleur des
souvenirs qui m’assaillent.
Sa
jouissance le fait taire, soudain. A terre, son silence m’est un mur le
long duquel ondule encore mon murmure. La chambre – envahie de nos
seules respirations saccadées – résonne comme au tombeau.
Farid, en bon satrape, me gouverne.
* σατράπης [ satrápês ] en grec, désigne un gouverneur perse, un protecteur du pouvoir.
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