vendredi 27 mars 2015
dimanche 22 mars 2015
01 - Limites
- Ah oui ? Pourquoi ? hein…pourquoi ?
Deux courtes phrases au plus noir de la nuit. La mienne, mâchoires serrées par une colère qui m'est inconnue.
La sienne, dans un souffle chuchotée à mon oreille, pleine d'un arrogant défi.
- Allez, vas-y ! Ma main, rapide, fend la nuit dans la chambre, claque sa joue rude d’une barbe mal rasée. Farid accuse le coup. Tous les amants savent ce jeu-là, des limites. Farid poursuit :
- Tu m’aimes, hein…c’est ça ?
Oh oui, je l’aime ! D’un amour qui ne connait aucune limite. Incommensurable. Démesuré. Mais, à sa question, je me tais. Je crains que ma folie de lui ne le fasse fuir. Son corps pesant de fatigues accumulées m’écrase contre le drap, ses ondulations m’ondulent. Une main sur ma nuque éprouve ma docilité. En maître qu'il est, il vainc. Ses limites seront donc les miennes : jamais je n’oserai les lui contester.
Oh oui, je l’aime ! D’un amour qui ne connait aucune limite. Incommensurable. Démesuré. Mais, à sa question, je me tais. Je crains que ma folie de lui ne le fasse fuir. Son corps pesant de fatigues accumulées m’écrase contre le drap, ses ondulations m’ondulent. Une main sur ma nuque éprouve ma docilité. En maître qu'il est, il vainc. Ses limites seront donc les miennes : jamais je n’oserai les lui contester.
Alors Farid, comme à son habitude, après notre plaisir, sa douche, se
rhabille, repart.
mercredi 4 mars 2015
10 - Nourrissons M. Wood
Dans les dédales urbains de Hangzhou, il
erre, pause, capte. Inconnu. Ici, et au monde. Dans toute l'Asie du Sud-Est aussi. Sa jeunesse inquiète cherche une explication. Son
œil, une réponse lissée. Arrachés du plus profond de moi-même, ses regards m’apaisent. Ou est-ce son inquiétude qui me nimbe ? Ses peurs enrobent.

La toile semble muette. Par pudeur ou ignorante de son talent. Ou trop
jeune, trop inconnu, trop nu. Sakuraway est encore un mystère.
木婴先生 [ Mù yīng xiānshēng ] pourrait se
traduire par « Nourrissons M. Wood ». Son tumblr : http://sakuraway25.tumblr.com/
dimanche 1 mars 2015
09 - Lettre n°6
(1) En cette année 1999, les
rapports familiaux – jusque là fort lâches – ce sont littéralement déchirés. Cette
sixième lettre, ironique, appelle évidemment au secours.
(2) Intellectuellement, le suicide me semble être une absurdité. Ceci dit, en
éprouver la nécessité impérieuse et difficilement contrôlable, cela m’est
arrivé deux fois dans ma vie. Et pour la seconde fois, ici, en avril-mai 1999.
(3) Cette harmonie-là fait référence à cette courte
période de mars-août 1986, tout au début de notre relation.
Lettre n°6
de B……., le 13
mai 1999.
Mon bien cher père,
Quelques mots pour vous
dire combien tout ici est merveilleux(1). C’est tant le Paradis que je crois que j’aurais un mal fou à vous rejoindre(2). Il me faudra donc
reculer mob départ de quelques années. Mais qui à ma place n’en ferait autant ?
Jugez-en plutôt :
J’ai un mal de reins
incroyable tant mon épouse, au lit conjugal, est d’une exigence démentielle. D’ailleurs,
il va falloir que je pense à changer le sommier : il semblerait qu’un
ressort ait rendu l’âme…il craque ! Et je ne vous parle ici, à demi-mots s’entend,
que de la nuit. Le jour ? C’est l’évier, la table de la cuisine, l’escalier,
le canapé, la douche…Enfin, tout le tralala habituel des couples en parfaite
harmonie(3) .
L’ambiance, quoi !
A bientôt, votre fils.
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