Je
vogue, donc. Loin du monde, chaloupé par les mouvements ondulatoires de
cet amant. Soudain, un gamin effronté me dispute la place. Arrivé
je-ne-sais-d’où, il m’impose d’insolentes postures. A peine chassé,
voici un adolescent gauche aux arrogantes prétentions…
On
la sait macabre, cette danse infernale des moi. Périlleuse aussi,
fragile promesse d’un règlement de conflits intérieurs. Mais sournoise :
tandis que ces différents je me disputent le plaisir, mon amant –
ignorant de ce jeu des pouvoirs – se berce du chant mélodieux de ma
jouissance.
Au
comble du bonheur, mes yeux s’ouvrent sur une forêt d’inconnus. Chaque
arbre devenu un moi. Et tous me regardent, l’œil envieux. Un con nu au
centre de leur cercle vicieux. Plus eux, éclats ternes, seul, nu, au
milieu de rien – j’erre, hagard. Inconnu.
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