mercredi 30 avril 2014

04 - Un con nu (partie 2/3)


dessus 

Moins hypocrite, la forêt m’offre un amant. L’écorché se bat contre un chêne, semble-t-il. Entre les deux, mon corps s’interpose, se propose au mieux-disant : à l’écorce, mon visage donc. Ainsi offert, les yeux clos, un chant ancestral tente d’apaiser leurs querelles.
Féérie ancienne, mon amant connait les formules par cœur. Déshabillé, l’écorce du chêne me râpe la peau. Désincarné, la foule curieuse de mes lourds souvenirs s’éloigne enfin. Apaisé de va-et-vient, ma vigilance s’estompe. Les yeux clos me permettent d’oublier le monde. Je l’oublie.

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