Drinn......dring.
Un coup long, un coup bref...ça me rappelle quelque chose. Mon esprit,
occupé sous la douche, ne se souvient plus trop de quoi. Silence à
nouveau. Et re... Insister si lourdement m'énerve tant :
- Oui ?
- C'est moi !
- Qui, moi ?
- Farid.
Blanc
de conversation. Quelle suite donner ? Son silence de trois semaines.
Sa silhouette un peu courbe en haut du rempart. Son dos qu'il me laisse
voir et qui m'ignore. Les petites larmes versées tandis qu'il s'éloigne
de sa démarche lourde... Tout cela me gifle. Une politesse (de celle des
esclaves, sans doute, toute en apparence calculée) me force à lui
ouvrir néanmoins. J'appuie sur le bouton de l'interphone.
Il
pousse la porte, entre, me tend à peine la main et s'étale sur le
canapé. Et allume une cigarette. Rester debout, à bonne distance... Tu veux du thé ?
Il ne veut pas de mon thé. Il écoute à peine mes réponses à ses
questions de diplomate. Il veut mon corps. Refus. Mots brefs, gestes
secs. Vexé, déjà à la porte. Puisque je te dérange... Lui ai-je seulement dit au revoir dans ce silence du vestibule ? La porte refermée, cornac orphelin.
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