samedi 23 novembre 2013

08 - Hic et nunc*

p369





D’une voix étouffée d’émotions, Farid me prévient qu’il va jouir. Son visage, libéré de ses pudeurs ancestrales, se fige. 







Les doigts longs et fins, bruns – auréolés d’un ongle éblouissant de nacre – hésitent imperceptiblement, finissent par enserrer la tasse de thé vaguement fumante.
p368



 
La noirceur de son regard recouvre d’un voile pudique mes lèvres. Son départ me peine. Il le sait, peiné autant que moi. Moment tragique.  




Lesquels préférer, de ces instants ? Ceux-là – et d’autres encore qui m’échappent à jamais, trop fugaces, trop subtils – abolissent le temps. Anéanti, mon passé long de 53 ans – soudain devenu inutile. Abscons, l’avenir. Seul, l’instant présent reste limpide. Hic et nunc, donc.
p370










*Hic et nunc : Hic, ici. Nunc, maintenant. Ensemble, les deux termes forment une locution qui insiste sur l'immédiateté de la chose.

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