samedi 25 avril 2015

03 – Douceur









Le souffle tiède du vent dessine les contours de mon visage. Mon corps, à la terrasse exposé, se repose. Des touristes passent, pas encore inquiets de leur retour. La place, calmée après tant de siècles d’agitations, figée, m’est comme un écrin.
Un garçon, assis là-bas près de ses parents, remue le passé à ma place : l’adolescent regarde son père. Son regard est le mien qui se fracasse en mille questions. Moi, je sais – lui ignore encore. Ce géant auquel il s’arrime n’est qu’un fragile colosse. Les voir me peine.
Le souffle tiède du vent dessine les contours du visage de mon géant disparu. La douceur trop sucrée de cet après-midi du printemps angevin m’écœure.

2 commentaires:

André a dit…

Texte splendide, ramassé, et qui est ouvert à notre propre expérience. Merci!

Guy Zulma a dit…

Merci infiniment, André, pour cet éloge. Il me touche beaucoup et me donne envie de poursuivre ce travail.