dimanche 8 janvier 2012

50 – Distances


 
Kaléidoscopique, certes. Ce qui n'a pas empêché ce second cataclysme de mai 91. Che-Nen introduit dans sa maison, elle n'a fait qu'une bouchée de ce frêle ennemi. Sans trop de difficultés a-t-elle distillé de l'ineptie dans notre relation ? Si quatorze années nous séparaient, jamais Che-Nen n'a soudain paru aussi lointain. Plaçait-il trop d'espoirs en moi ? Sans doute me percevait-il très proche et trop distant à la fois.

Sur la banquette arrière de la voiture, une nuit, nus. Sortis épuisés du Rocambole, pleins de musiques syncopées, nos corps épuisés, un chemin de pâture où reprendre des forces avant d'affronter la réalité. Sa tête, soulevée par ma respiration, repose à nouveau sur ma poitrine. Un sourire lui éclaire le regard : il entend mon cœur battre le tempo de notre amour. Mon sourire se fige en un rictus : aimer sans retour serait-il possible ? Son silence n'en est-il pas la preuve flagrante ?
De cette nuit, Che-Nen s'est distancié. Longtemps la faute lui incombait, à elle. Encore aujourd'hui, le regret amer de n'avoir pas su arrimer cet Amour. Dès lors, le quotidien est devenu un exercice périlleux.


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