Une
plage. Des corps nus. Dont le mien, semble-t-il. Le paravent des corps,
aisé, pratique, commode. S'exposer, cacher. Le regard inquisiteur
glisse, rebondit, ricoche sur la surface attirante de la peau. Deux mois
pour justifier cette insane volonté de vivre quand même. Malgré les Carmello, les Stéphane et tous les cons aux regards assassins.
Cette
plage-là, bretonne, pansa mes peines. Fréquentée jadis dans les bras
jeunes d'anciens amants d'antan, elle fut une rade accueillante. S'y
reposer le corps et l'esprit d'y voguer. Ici, tout s'accepte.
Affaissement des frontières. Extinction des limites. Ou le contraire ?
La Réalité se mue en Rêve. Ou le contraire ?
Ses
yeux me détaillent. Me veut-il ? Ses mains aventureuses rassurent mes
craintes. Ses doigts salés caressent mes outrageantes cicatrices.
M'a-t-il eu ? Nos corps – de nouveau disciplinés – acceptent les vagues
comme autant de vaines promesses. Séparés, plus jamais leurs chemins ne
se croiseront. Que nous importent les directions ! Elles traceront de
toute façon un monde visible, préhensible, admissible.
En
cette fin d'après-midi d'août 2006, mes yeux clignent face au soleil
déclinant. Entre lui et moi, cet homme qui pense que je le regarde. Je
reposerai ma tête dans un soupir de négation. Le rêve peut se dire
[mèng] en Chinois :
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