
Juste
avant de partir à la plage, le téléphone retentit. La voix grave de mon
père me demande de rentrer au plus vite. Août 1985, mes 24 ans
ordinairement s'écoulent dans une Bretagne immuable. Seul cela restera,
n'est-ce pas ? Ni les gens, ni les animaux, tout se finit. Ni les
souvenirs que le temps transformera peut-être en vestiges si le hasard
s'en mêle ?

Peu
à peu, ses yeux s'éteignent. Elle accepte, soulagée d'un monde
douloureux mais angoissée de m'y laisser seul. Partie, elle me devine nu
comme un ver, exposé. Comment faire ? Retourner les dangers. Exposé ?
Non ! Ouvert. Offert au plus offrant. Amèrement, l'adulte dépiautent les
oripeaux de l'enfance.
2 commentaires:
Beau texte, affleurant la tristesse avec retenue.
Merci beaucoup pour ce compliment. Il me touche d'autant que je tenais à ce que ces mots rendent hommage à celle-là qui m'a élevé à la place de ma mère.
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