Bien-sûr,
le rêve n'illustre que des passés. Ce matin-là, au réveil – la tête
noyée d'images paternelles – seul, suffoquant et suant, dans le lit trop
grand, annonçait une journée difficile. La nuit infernale – garce
entêtée – me criait à tue-tête combien il me manquait encore, ce père
pourtant depuis si longtemps décédé. A la faveur des lueurs hivernales,
glauques, les images persistaient. Malgré tout, se lever. Se laver.
Déjeuner. S'habiller.
Sur
le chemin du travail, mes pas seuls résonnent dans le brouillard,
cadencés sur la marche de ce géant désormais invisible. Ma main droite
libre, dessaisie de la sienne, ressent encore la pression de ses doigts.
Presser le pas, courir après le souvenir trop fugace, de peur qu'il ne
se sauve à jamais. La perte, une cruelle sensation.
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