Tel le rebond du soleil sur cet
éclat de verre, un écho – de loin venu et subitement revécu – vibre la surface
de mon présent. Encore étourdie, ma mémoire peine. Les mêmes mots…
Octobre
1991. Comme par jeu, Che-Nenprend soin de n’oublier aucun détail * : ses dix-sept ans n’ont pas résisté
à l’espoir d’un amour sans fin. De même, Ha, cet après-midi, me confie-t-il sa
propre rencontre. Au même âge, les voici amoureux de cette première fois tant
espérée. Vingt-deux ans me les séparent pourtant.
A l’un et l’autre, j’ai dit les mêmes mots
d’espoir : de ne pas s’impatienter de cet amour, d’y croire. Disant cela,
sans doute aussi, le même regret – du père pour ses fils – de les voir
s’éloigner. Voilà que de nouveau, je prends peur à l’évocation du visage défait
de Che-Nen à l’écroulement de son rêve. M’en a-t-il tant voulu pour m’exiler
ainsi de sa mémoire !
Vingt-deux ans après – comme en écho – sourd la même
vague d’effroi : aurais-je cette impuissance à protéger Ha des affres de
l’amour lorsqu’il s’enfuit ?
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