samedi 10 mars 2012

31 – Aubes

p150Propice aux remémorations, les yeux béants sur une nuit noire. De jeunes émotions, enfouies au plus profond des vieilles mémoires, achèvent un rêve pénible. Agonisante, l'obscurité peut aussi être bienveillante aux difformités. Alors l'image du corps devient anormale – vite insupportable.
L'aube désormais perçue comme un espoir, abolit peu à peu ces anomalies. Comme pour se rassurer, le corps se rapproche de ceux – forcément ancestraux – de l’adolescent. Reviennent alors en mémoire ces instants-clés, intactes étapes sans lesquelles la course eût été impossible.
Des instantanés fugaces, éphémères, instables. Un sourire carnassier accroché au visage de celui-là qui sortait de sa douche, conquérant le monde. Un regard d'yeux verts écrasant de beauté observé de trop près. Un dos juvénile ciselé par une enfance douloureuse.
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