Cela
ressemble à un langoureux striptease. Nos mots soulèvent, l'un après
l'autre, des pans de nous-mêmes, nous dévoilent, nous révèlent tels que
nous sommes. De confidences puériles en graves éclats de rires, cette
soirée de fin d'été achève une lente métamorphose. Ou l'entame. Je ne
sais pas. Dans cette touffeur nantaise,Yopé et Maki en sont les témoins.
Ou les complices. Je ne sais plus.
Un
peu d'alcool mais surtout ce nouveau territoire – découvert ou conquis –
fréquenté par Yopé et moi, engendre une ivresse inconnue. Les sujets
abordés – sans importances en soi – sont autant de prétextes pour oser.
Oser se dire. Oser en rire. Oser médire. Les règles jusque-là en vigueur
s'abolissent au long de la soirée. Après le restaurant, la terrasse
d'un bar gay de Nantes.
Notre
nouvel Eldorado semble ne posséder aucune limite, aucune frontière.
Cinquante-deux ans de non-dits, de silences, d'hypocrisie déferlent dans
de folles plaisanteries. Feux d'artifice de mimiques, de bons mots. Des
regards complices bordent ces vastes étendues sauvages d'une amitié
inattendue. Lui tracent des chemins balisés, praticables.
Le
retour sur Saint-Nazaire fut cruel. Sans Maki, la nuit insupportable
devient une plaie. Et quitter Yopé a été un déchirement.
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