Le
passant passe. Lui, il vogue. Ses yeux guide mon trajet. M'empêche de
chavirer sur ces écueils publics. Il traverse le passage-piétons d'un
pas mâle. Panique à son approche. A sa main, une canette de soda. Midi
résonne à un clocher.
A
quelques mètres de nous croiser, nos regards s'enlacent autour d'un fil
– invisible des autres. Un lien ténu, néanmoins solide. Il me devine,
me supplie d'admettre l'évidence : je le trouve très beau, je le désire
et peut-être l'aimerais-je après l'amour. Tout à l'heure, je lui gémirai
cet indéfectible serment lorsque ses doigts laboureront mon dos ?

Mais
déjà nos chemins se quittent. Notre attirance ne parvient pas à
suspendre le temps. Dans un ultime regret, nos regards se remorquent
l'un à l'autre. Avant le coin de la rue, tourner la tête : peut-être en
fera-t-il fait autant ? Jamais je ne saurais. Il avait déjà disparu.
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