mercredi 5 septembre 2012

36 – Ecorces

tree

Sa peau râpe. La mienne – douce, blanche, fragile – en rougit. Mes narines emplies de son odeur complexe, mon corps au repos goûte son silence. S'y mêlent la pourriture et la sèche âcreté des végétaux et animaux décomposés. La molle rigidité de mon sexe s'adapte à la dureté de son enveloppe. Solide, assuré, lui sait me rendre tangible, stable.





dead young manIl sait combien mon temps se limite à une infernale poignée d'infimes secondes. Mon corps mort l'intégrera, l'ingérera. Méthodiquement, minutieusement. Son temps se cale sur celui de la Terre. Géant temporel, combien de désespérés a-t-il su consoler ? Combien d'humiliés avant moi ?
Grand-père, père, frère, amant, fils : sous mes doigts convoqués, les hommes de ma Vie constituent sa tendreté. Caressés enfin, palpables, tangibles, les absents évoqués m'entourent sans fin. Remparts imperméables à la bêtise, la cruauté des Hommes. Blessé, ma ballade en forêt éloigne leur mépris.

danse

1 commentaire:

André a dit…

Il va t'inspirer pour prendre racines.