Sa
peau râpe. La mienne – douce, blanche, fragile – en rougit. Mes narines
emplies de son odeur complexe, mon corps au repos goûte son silence.
S'y mêlent la pourriture et la sèche âcreté des végétaux et animaux
décomposés. La molle rigidité de mon sexe s'adapte à la dureté de son
enveloppe. Solide, assuré, lui sait me rendre tangible, stable.
Il
sait combien mon temps se limite à une infernale poignée d'infimes
secondes. Mon corps mort l'intégrera, l'ingérera. Méthodiquement,
minutieusement. Son temps se cale sur celui de la Terre. Géant temporel,
combien de désespérés a-t-il su consoler ? Combien d'humiliés avant
moi ?
Grand-père,
père, frère, amant, fils : sous mes doigts convoqués, les hommes de ma
Vie constituent sa tendreté. Caressés enfin, palpables, tangibles, les
absents évoqués m'entourent sans fin. Remparts imperméables à la bêtise,
la cruauté des Hommes. Blessé, ma ballade en forêt éloigne leur mépris.
1 commentaire:
Il va t'inspirer pour prendre racines.
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