jeudi 3 février 2011

08 - Effets de miroir

Sa première apparition dans mon monde, je la dirais plus tard, fut si chaotique ; notre relation ensuite si mouvementée...que, jamais durant ces quelques mois, je ne me suis senti en sécurité. Pourtant, cette «aventure» avec lui marqua bien le début d'une autre période de ma vie.
Toute ma vie, j'ai recherché un Autre que moi, qui me dise enfin, sincèrement, « je t'aime ». Aussi loin que je tente de m'en souvenir, cet autre a toujours été du même sexe que moi : mon père d'abord, des camarades de banc d'école, des copains d'internat, mon père de nouveau. Puis des amis de l'université. Mon père encore. Des rencontres inutiles, combien inutiles,enfin. Jamais, aucun de tous ceux-là n'ont prononcé ces trois petits mots, les plus simples du monde, les plus complexes de l'univers pourtant.
08 - effets de miroir
Enfant, la cause était désespérée, entendu. Ado, elle passait pour une excentricité. Adulte, une perversion. Va te regarder dans la glace après qu'un mec, que tu aimais à en crever, t'aie montré du doigt devant une foule compacte et meurtrière... Impossible de se croire exister au monde après une telle épreuve. Il a bien fallu tout de même traverser ces crises folles, ses envies de se faire disparaître de la surface de cette Terre, tenter d'arriver jusqu'à aujourd'hui, 50 ans. Le parcours incertain ? Je ne sais pas encore. On verra ça à la dernière seconde ?
Che Nen a été le premier à me dire «je t'aime». Sans que je lui demande quoique ce soit. Spontanément. Étrangement, et j'ignore encore pourquoi aujourd'hui, par la suite, je ne me suis jamais senti le droit de le lui avouer en retour mon amour fou pour sa personne. D'ailleurs, du fait de notre différence d'âge, je ne me sentais pas le droit de lui imposer quoique ce soit. Il avait assez de se débattre avec ses propres démons du présent pour ne pas avoir à envisager une perspective à-venir.

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