Arpenté,
le monde, quarante-quatre ans durant. Y errer, y observer, curieux. Y
guetter, y espérer, anxieux. Chaque lecture fondamentale a été une façon
de m'orienter à travers ce dédale infernal. Chaque auteur découvert a
été un géniteur. Je suis le monstrueux enfant d'une bête infernale aux
multiples visages : Proust, Genet, Camus, Sartre, Malraux, Gide, Joyce,
Duras, Mishima, Vallès, Céline... Tous ceux-là sont mes pères putatifs.
Et cette fantasmagorie, je la croyais enfin enfouie dans un lointain
passé.
Juin 2004, je tourne la dernière page de La Symphonie des adieux...en
larmes. La féerie vient de se rouvrir en une plaie béante. Et une
nouvelle figure paternelle vient de se greffer à l'hydre. De cette
lecture, cesser d'arpenter le monde, un peu plus rassuré. D'y errer,
moins curieux, un peu plus rassasié. D'y guetter, un peu plus apaisé.
Un grand merci à Edmund White de m'avoir transmis cette photo de lui. Je vous aime.
De
ce "roman autobiographique", je me suis rué calmement sur les autres
titres. Et parfois, au détour d'une page, d'une autre, la même émotion
raz-de-maresque. Son Genet est un incontournable depuis 93.
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