Le
choix de vie différente s'est lentement imposé. Peu à peu, après cet
échouement d'octobre 93, il fallait absolument décider d'une voie.
D'abord, ne plus écouter Supertramp en boucle, parvenir absolument à se
détacher du souvenir hallucinant de Che-Nen. C'est
celui-là, débarqué de Londres mais découvert à Paris, qui s'est chargé
de ce lourd travail. C'était un samedi soir de juin. Il faisait chaud.
Et sa beauté noire éblouissante m'a calmement arraché de la torpeur
malsaine qui me noyait inexorablement depuis 1992... Hypnotisé.
La salle était ridiculement petite (par rapport aux endroits dans
lesquels il s'est produit par la suite) et il n'y avait pas foule. Placé
juste devant lui, à quelques mètres de la scène, assourdi et fasciné,
mon regard ne cessait de balayer ce manche de guitare parcouru par ses
doigts miraculeux. Parfois, Mr Jones ouvrait les yeux et les plantait
dans mon regard et me disait alors de le rejoindre. Je ne me suis pas fait prier : j'ai plongé dans cet océan d'eau fraîche et bleue de mélodies blues.
"Chance : I'd like to see spring
When will you be with me ?
Destiny : Why should you care ?
Chance : Madness
Destiny : Why do you ask ?
Chance : This sadness kills
Destiny : You're lyin !
You're lyin !
You're lyin !
You're lyin !
Narrator : Moments, dreams and reasons
Moments + dreams make love
Come in season
Yeah seasons !
Chance : Where do we go from here ?
These lonely roads
I fear
Destiny : Wipe your tears
Don't you worry
I'll always be here
For you"

When will you be with me ?
Destiny : Why should you care ?
Chance : Madness
Destiny : Why do you ask ?
Chance : This sadness kills
Destiny : You're lyin !
You're lyin !
You're lyin !
You're lyin !
Narrator : Moments, dreams and reasons
Moments + dreams make love
Come in season
Yeah seasons !
Chance : Where do we go from here ?
These lonely roads
I fear
Destiny : Wipe your tears
Don't you worry
I'll always be here
For you"
Extrait de Where's life ? par Keziah Jones.
Sans
doute l'un des plus beaux titres du guitariste nigérian. Je suis allé
le voir en 1995 ou 96 (je ne sais plus) en concert à Maubeuge. Et je me
souviens de toute cette sèche, méticuleuse, harmonieuse et rêche
silhouette qui se cachait derrière sa guitare.
Ce
morceau littéralement envoûtant, m'a accompagné des années durant dans
les moments difficiles de cette vie chaotique de l'après-Che-Nen.
Thanks you, Mr Jones.
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