Ne
pas le décevoir. Attiser son envie de revenir. Avaler donc mais déjà
l'idée de son absence me pèse. Rencontre improbable que Rajoha. Octobre
1992 : je traine mon ennui dans les longs couloirs de la faculté où je
me suis inscrit. Reprendre des études tardives, histoire d'échapper à un
quotidien idiot. Ce mercredi, vers 13h30, au sous-sol, un amphi éructe
un flot d'étudiant de deuxième année.
Parmi
eux, lui. Petit – il m'arrive à l'épaule – sec, crépu, racé. Noir : sa
peau, ses cheveux, ses yeux. Noyé parmi ses camarades, avec qui il
rigole, il attrape mon regard comme une bouée de sauvetage. Vingt
minutes plus tard, son sexe s'ancre profondément dans ma bouche. Avaler,
même si l'idée de son absence me pèse.
Quelques
mois de cette relation éponge un peu le souvenir de Che-Nen. Rajoha me
ravit, me rapte, m'évade. A Lille, dans des restaurants asiatiques du
quartier de la gare, nous cimentons cette nouvelle relation potentielle.
Rajoha est Malgache.
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