A peine sorti de l'avion, Farid atterrit dans mon lit. Six longs mois d'une séparation
marocaine dans sa famille lui ont bruni la peau. Chaude, elle contraste
avec le blanc du givre du dehors, des draps de dedans. De ma peau
aussi. Farid évite mes lèvres alors ses joues
effleurent les miennes, son front se coule dans mon cou. Ses mains
habillent mon corps. Bientôt il mordillera la peau de mes omoplates, son
sexe au travail en moi.

Ma
main s'égare sur son genou au retour. Nul ne se parle sur ce trajet
mortifère, anéantis par trois heures de joutes amoureuses. Le paysage,
désolé, blanchit. La poignée de mains – brève, ferme, mâle – confirme
l'étrange pressentiment. L'au revoir a laissé place au total silence.
Farid ne répond plus.

Une longue séparation se dit [ jiǔ bié ] en Chinois :
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