Un
glas, au loin. Le brouillard colore un peu mon âme, qui plombe
lentement cette fin d'après-midi. Le train quitte la gare de Maubeuge,
Maki dedans. Maudits horaires respectés, empêché de le retenir, de le
serrer une dernière fois sur mon cœur. Nos lèvres trop tôt désunies,
encore engourdies de notre passion.
Semaine
après semaine, le temps – d'une lenteur exaspérante – nous écartèlera
encore et encore et encore, ignoble torture d'un autre âge. Revenir dans
l'appartement, au chaud, mais à quoi bon ? Toutes les pièces y sont
vides. Comme moi. Vestibule, cuisine, salle-à-manger, salle de bain –
vides. Et tout à l'heure, le lit !
Semaine
après semaine, il faudra bien ré-apprendre à placer un pied devant
l'autre, un mot après l'autre, une idée entrainant une autre... Combler
le vide béant que nos regards laisseront dangereusement entrevoir de
nous.
Se sentir vide peut se dire [ bǎi wú liáo lài ] en Chinois :
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