samedi 1 octobre 2011

03 - Rémanence


03 - RémanenceFarid ne trouve pas le sommeil, appelle, réclame. Mon corps apaise ses scrupules. Ramasser ces petits cailloux méticuleusement, tout un art vite appris. Ensuite, le temps d'une cigarette, nous parlons. Les mots remplacent le gravier.
Courtes, les nuits de mon amant : couché tard, levé aux aurores. La fatigue, un mot banni de son vocabulaire : il n'a que 40 ans. Je lui raconte les miennes : interrompues, agitées, turbulentes. Exténuantes parfois. Leur pénible solitude. Mes 50 ans me pèsent. Mais soucieux de ne pas offrir de ma personne une image trop négative, je parviens à trouver dans cette noirceur, un petit point lumineux.
03 - RémanenceCe rite, établi à la fin de l'été : au réveil, assis au bord du lit, tendre les bras, relever le volet de la chambre. Le regard qui déchiffre peu à peu la cime des arbres, le ciel alors en demi-teinte et trouver des yeux cette étoile qui – elle n'y manque jamais – se place pile-poil à l'angle du toit de cet immeuble. Et ce rendez-vous invariable offre un peu d'apaisement dans ce perpétuel mouvement des choses, des êtres et du monde.
Cette nécessaire permanence des étoiles, un écho à la rémanence éprouvée une fois Farid reparti. Il a aimé mon explication puisqu'il a déposé ses lèvres sur mon front ?

Aucun commentaire: