Une
phrase toute bête, toute simple. Une plaisanterie, on demandait juste !
Dans le même ton ! Tout le monde autour de la table plaisantait
pourtant ! Mais ce connard lâche une salope de petite phrase qui fuse
telle une bombe. A peine prononcée, un mince silence nappe la pièce.
Aucun n'ose plus me fixer droit dans les yeux. Ils attendent quoi ? Une
réplique ? Et pourquoi je m'abaisserai à lui répondre ? Je laisse aller
donc, une valse.
Depuis,
les douches n'y ont pas suffi. J'ai beau frotté avec le crin de la
brosse, je me sens toujours aussi sale, nul, stupide, idiot, inutile.
Ces quelques mots malheureux m'ont fait régresser. Un enfant -- vexé ?
Non : meurtri ! -- que l'on vient de moquer ! Se savoir différent parmi ses semblables est la pire chose qui puisse m'arriver.
Débris
depuis trois jours. Mes muscles sont douloureux. Trop de musculation
poussée. « Je » est à ce prix. Recoller les morceaux que ce con a
éparpillé. Réunifier le corps, le recompacter, tenter de le rendre
cohérent. Que je puisse de nouveau m'identifier dans le miroir. Que mes
mains retrouvent les contours qui me définissent, brisés par des mots
tranchants. C'est difficile de récolter tous ces bris.
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