vendredi 28 octobre 2011

09 - lín bié ( 临别 )

 
Chaque fois, la même peur nous enserre, nous étreint, nous embrasse. Elle nous rend silencieux, la veille du départ. Mécaniquement, nous remplissons la journée. Les gestes précisent notre angoisse de la séparation, absurde déchirure.

Lui avoue son enfermement dans le quotidien. Moi dans une pesante routine. Tous deux prisonniers de notre éloignement.

Des révoltes d'adolescents nous assaillent ? Nos 50 ans les esquivent. Chaque fois, la même fatalité nous plombe, nous alourdit, nous empèse. Aussi, emboités l'un dans l'autre, nous affrontons la dernière nuit avec effronterie : le culot nous rajeunit. Le toupet nous allège de cet inéluctable fardeau.
Le matin qui nous oblige à l'éloignement, est toujours blanchi par une brume froide. Dans mon dos qui s'amenuise, son regard cherche une raison de me haïr qui lui rendrait mon départ plus léger. Mes yeux se brouillent de larmes.







L'instant de prendre congé [ lín bié ] en Chinois : 临别

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