Plus
qu'un défaut, une déficience. Farid absent de moi désormais ? Des
réflexes ancestraux se mettent en place : un corps encombrant puisque
répudié, des gestes lourds puisque mécaniques. Des plages de silence
dans la tête viennent combler une incapacité totale à penser et
m'isolent de tous. Je dois paraitre odieux à certains mais je ne sais
pas autrement faire.
A
l'abri derrière les volets clos, mon poignet se casse un peu vers
l'extérieur. Ou mon bras gauche, d'un mouvement ample, trace un cercle
imaginaire. Parfois, ma hanche gauche se déboite légèrement : de
vouloir échapper à cet isolement me pousse à des envolées un peu
féminines. Rien de grave, personne ne me voit, je crois. Peut-être
est-ce pour cela que les journées me fatiguent tant : elles m'obligent à
une discipline de fer pour ne pas laisser transparaitre la moindre
folie libératrice pourtant.
La
période de carence sera passagère, à n'en pas douter mais pénible à
subir. Les autres ne comprennent que très mal – ou pas du tout – cette
cyclothymie. Le pire sont les efforts à-venir que je sais devoir bientôt
fournir : pas inquiéter les autres qui me sont chers : mes enfants,
Yopé...quelques autres, satellites. Seul Maki échappe miraculeusement à
ce jeu de massacre involontaire.
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