jeudi 17 novembre 2011

07 - Carence


Plus qu'un défaut, une déficience. Farid absent de moi désormais ? Des réflexes ancestraux se mettent en place : un corps encombrant puisque répudié, des gestes lourds puisque mécaniques. Des plages de silence dans la tête viennent combler une incapacité totale à penser et m'isolent de tous. Je dois paraitre odieux à certains mais je ne sais pas autrement faire.


A l'abri derrière les volets clos, mon poignet se casse un peu vers l'extérieur. Ou mon bras gauche, d'un mouvement ample, trace un cercle imaginaire. Parfois, ma hanche gauche se déboite légèrement :
de vouloir échapper à cet isolement me pousse à des envolées un peu féminines. Rien de grave, personne ne me voit, je crois. Peut-être est-ce pour cela que les journées me fatiguent tant : elles m'obligent à une discipline de fer pour ne pas laisser transparaitre la moindre folie libératrice pourtant.


 
 
 
La période de carence sera passagère, à n'en pas douter mais pénible à subir. Les autres ne comprennent que très mal – ou pas du tout – cette cyclothymie. Le pire sont les efforts à-venir que je sais devoir bientôt fournir : pas inquiéter les autres qui me sont chers : mes enfants, Yopé...quelques autres, satellites. Seul Maki échappe miraculeusement à ce jeu de massacre involontaire.



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