dimanche 13 novembre 2011

40 - (se) fondre [partie 2/2]


Mois de décembre 2000, un samedi. La neige sale se mélange à de la boue. En cette fin d'après-midi – torse nu, pantalon baissé – malgré le froid glacial, je suis à genou au pied d'un garçon à la queue affolante. Durant ces ébats, un léger bruit tinte : lui pense à un objet tombé de ma poche ; moi je penche pour un mateur caché. Il avait raison : revenu à la voiture, je m'aperçois avoir perdu mon alliance ! Mes doigts sont tellement amaigris que la bague a tout simplement glissé sans que je m'en rende compte. Même cela ne m'a pas inquiété !


Avril 2001, je pèse 61 kilos (au lieu de 75). Mes joues se sont creusées. Des vertiges m'assaillent tout au long de la journée. Mes pantalons s'enlèvent sans déboutonner. Même mes chaussures sont devenues trop larges : elles flottent. J'attrape des ampoules !
Une mycose envahissante aux orteils, aux oreilles. La langue chargée. Un œil qui gratte, gonflé. Un appétit d'oiseau. Je bois beaucoup, dors peu. Une écorchure ne parvient pas à guérir. Et même, la blessure s'infecte spectaculairement. Une première batterie d'analyses : chute libre des globules blancs... Mon médecin pâlit : l'idée d'un potentiel cancer qui se profile ne me pousse même pas à la panique ! A la fin de la liste qui compose sa seconde ordonnance, il me demande s'il faut contrôler le H.I.V. Je lui réponds calmement ne pas en voir l'utilité mais bon, pourquoi pas tant qu'on y est... Aveugle et sourd jusqu'au bout !

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