La nuit écrasait peu à peu les Hommes. J'étais de ceux-là, fuyant leurs cauchemars. Mes bruits assourdis frappaient des images tremblotantes. La journée ne m'avait laissé dans les yeux que mes sandales sur le plancher, posées ce matin dans une hâte ordonnée.
Peut-être me suis-je endormi durant le trajet ? Le thé qui a provoqué ce drôle de sommeil agité, turbulent ? Des bribes de cette vie infernale me lacéraient la mémoire. Des traces indélébiles, prenantes, asphyxiantes. A vive allure, le Shinkansen fuyait Tokyo, en vain, vers Osaka.
Che-Nen
encore, toujours, à jamais. Indélébile. Prenant. Asphyxiant. Le
chercher, le trouver. Que la peur de l'avoir un jour croisé s'évapore.
De Maubeuge à Daegeon. Itinéraire improbable, impensable, inconcevable.
Toujours la même angoisse du départ. Arpenter le monde, mesurer les
écarts entre nos deux personnes. Savoir un jour enfin pourquoi il a fui ?
Le chercher, silencieux désormais puisqu'il efface ses traces.
Inlassablement, fouiller cette Asie dans ses moindres recoins, expurger
le plus infime lambeau des souvenirs, scruter la plus obscure des pages
du Web.
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