jeudi 8 novembre 2012

05 – Multitudes

Le virus se réplique pour survivre. Or, la rétrotranscriptase du VIH (le processus de copie de son génome) ne « vérifie » pas ses copies et les erreurs de réplication sont nombreuses. Tous ces virus mal répliqués sont autant de variations possibles de leur espèce. Tous ne survivront pas : les moins aptes s'éliminent par leur incapacité à se reproduire. Les autres variants survivent, reproduisent leurs variations qui engendreront à leur tour des erreurs et des conformes variés...etc... etc...
Donc impossible de ne voir qu'un seul virus. A force de se multiplier – chez l'Animal d'abord puis chez l'Homme – le VIH est devenu multiforme. Actuellement, on distingue deux groupes de VIH sur la planète : le VIH-1 et le VIH-2.
Chacun se divise en sous-groupes. 4 pour le VIH-1 : les M-O-N et P et 8 pour le VIH-2 (de A à H).
Le VIH-1 M est tenu pour responsable de la pandémie (Major group). Il se diversifie en 9 sous-types (de A à K) et est capable de se développer sous 49 formes recombinantes (désignées CRF01-CRF49). Les virus du VIH se répandent en zones géographiques, selon les facteurs de transmissions locaux. D'où l'absolue nécessité pour un séropositif traité de ne pas rencontrer un autre virus du VIH, sous peine d'une possible recombinaison et donc d'une inefficacité du traitement.


GROUPE M
groupe O

A
B
C
D
E
F
G
H

Europe occidentale

+






France +
Russie






+


Roumanie





+



Afrique
+
+
+
+
+
+
+
+
+
États-Unis

+







Amérique du Sud

+
+






Asie : 
 Chine
Inde
Thaïlande
Taiwan





+

+
+
+




+





Le pr Luc Montagnier et sa collegue Françoise Barre-Sinoussi dans leur laboratoire de l'institut Pa
Comprendre que cet organisme vivant possède des formes variées (et variables, hélas), c'est admettre qu'il n'est pas nouveau. Identifié en 1983 comme tel, le VIH est un vieux briscard qui bataille depuis au moins de 32 000 ans pour sa survie !









                                                                                                                           Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi à l'institut Pasteur dans les années 80                                                                   
[à suivre, un billet sur les origines du virus]

2 commentaires:

André a dit…

Si je t'ai bien compris, l'usage de la capote s'impose aussi entre deux porteurs du virus.

Guy Zulma a dit…

Oui, l'usage de la capote systématique est la règle de base. Après, je connais des cas où le couple est suivi de près par un spécialiste VIH... Mais c'est forcément du cas par cas. Les stratégies d'entrée dans une cellule du virus sont très variables d'un virus à l'autre et d'une génération de virus à l'autre. En aucun cas, on ne peut (sous peine d'être traité de charlatan) émettre une règle générale (sauf celle du port de la capote). Et DANS TOUS LES CAS, IL FAUT CONSULTER UN SPECIALISTE !