Novembre
79, obéir à Massoud, aux montagnes du Pandjchir où l'Armée Rouge se
fourvoie. Ou encore : 19 septembre 1982, accompagner Genet à Chatila. Ou
encore : non loin de Rabin, ce tragique 04 novembre 1995 à Tel-Aviv. Et puis aussi avec les enfants
de Gaza. Et dans les bus de Tel-Aviv encore, déchiquetés. Ubiquité
intellectuelle. Incapacité notoire à choisir un camp plutôt qu'un autre.
La position confortable de l'Européen, au chaud, pourtant transpercé
par les misères du monde.
Un
camp, l'autre : peu importe. Tous frères ! Choisir revient à trahir.
Tous frères, infatigables porteurs de maux. Insatiables acteurs de
révoltes. Voilà, ici, mes frères : Ahmad Shah, Jean, Yasser, Yitzhak :
chacun de ces prénoms complètent le mien. Le cimentent, rassemblent en
moi mes postures si différentes, gomment mes contradictions et déjouent
l'imposture.
« Pourquoi
soutenir Israël ?, s'insurgeait Yopé, et ne me dis pas que c'est à
cause de l'holocauste ? » Ben si, justement ! Instinctivement, je ne
peux que répondre « si ». Parfois, devant un auditoire, ma voix se
fracasse à l'évocation de tel ou tel génocide. Puis se ré-arme –
chevrotante, d'une colère volcanique – à la rage de combattre les Loups.
Mes combats sont des émotions.
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