Le
quotidien ? Un champ de mines vietnamien en 66. Chaque sourire ricoche.
Chaque question résonne dans un vide. Une carapace imperméable durcie
un peu plus depuis 46 jours, à chaque instant m'isole. Chaque pas, un
long cri, une plainte, un gémissement lamentable. Mais ce n'est qu'un
leurre, n'est-ce pas ? Cela date de bien plus longtemps, oui ?
Depuis
si longtemps... aucune date ne me vient. Aimer des gens, sans retour.
Espérer des bonheurs, sans nom. Tant de livres lus – pour quoi, pour qui
– eux, rien. Ma bibliothèque est une désolation. Tant de connaissances
acquises, accumulées, répertoriées, encore chaque jour délivrées à ces
jeunes gens-ci – qui peut-être vivront les mêmes affres ? – en vain. Il
n'y a aucun sens à tout cela. Est-ce ainsi que se passe la cinquantaine ?
Est-cela, "vieillir" ?
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