dimanche 21 avril 2013

47 - Avenirs

murIl reste calme. Ecoute, Guy...je t'avais dit, il y a un an déjà, que je devais penser à construire ma vie...Dans la pénombre du salon, son visage tente d'exprimer la sincérité... j'ai 49 ans, pas un sou..comment je vais faire à la retraite ? Je lui ré-explique que j'existe, là, à ses côtés. Que ma porte lui est toujours grande ouverte. Que je l'aime. Que ma propriété est la sienne. Mon argent le sien. Je ne veux pas vivre aux crochets de quelqu'un... Le silence qui ponctue sa réponse me dit qu'elle souligne dans sa tête une contradiction. Explique-moi comment je vais faire pour finir ma vie dignement ? Vivre avec moi ne lui vient même plus à l'esprit. Il a oublié tout ce que nous avons tenté de construire depuis sept ans. Les mots, les déclarations, les rires, les larmes, les jouissances, les plaisirs... Aux oubliettes d'un présent vainqueur, intolérant, supérieur. Arrogant presque, d'avoir su ainsi terrassé notre passé et notre avenir. Tout m'échappe, me file entre les doigts : lui, mes souvenirs de lui, le temps promis, le temps espéré, la nuit qui colore doucement sur Saint-Nazaire, ce salon où nous sommes – lui dans l'embrasure de la porte, moi recroquevillé sur le canapé. Mais de quel avenir parle-t-il ? C'est quoi l'avenir si c'est sans lui ?

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