Je
sais plus comment je me suis retrouvé coincé contre ce mur humide de
briques rouges. C'était dans les remparts, en 1992. Il s'était collé à
moi. Visage contre visage. Torse contre torse. Cuisses contre cuisses.
Il était très poilu. A peine plus âgé que moi. Beau. Il a su me
distraire de Che Nen.
Je
crois que j'étais venu là, un samedi matin assez tôt, dans l'espoir
idiot de rencontrer Che Nen. Je savais d'avance le tour inutile. Bruno
était là. Il draguait. Plus tard, il m'a dit que c'était comme ça qu'il
avait toujours gagné sa vie. Il revenait tout juste de Paris où il avait vécu toutes les années 80. Bruno avait la réputation de beaucoup exagérer les évènements.

Un
samedi soir, quelques mois plus tard, nous étions chez un ami qui nous
prêtait sa chambre, il s'est gravement penché sur mon visage pour me
dire qu'il devait « avouer un secret »...il hésitait...semblait avoir
peur...Ce soir-là, je suis reparti en vitesse. Effrayé. Eperdu. Trahi.
Il ne m'a pas menti, ce soir-là.
C'était ma deuxième rencontre avec le virus.
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