Par
la fenêtre embuée, la ville déborde du fleuve. Il ne pleut pas sur
Nantes ce jour-là. Généreux, le soleil inonde mon costume tout neuf.
Dans mon dos, les derniers mots d'un discours de directeur obligé, servi à de serviles
serviteurs de l’État.
La
magie de la nouveauté opère : tout est beau, admirable, mérité, jeune.
Le climat, ma trentaine, mon mariage, mes enfants, mon salaire, mon costume,
ma voiture, mon logement, mon incognito, ma nouvelle vie à
Nantes.
Quittée, Maubeuge ! Enfouis à jamais, ces hommes malsains des années 80 ! Oubliés, les premiers malaises [ Cf. article ] !
Enterrés, ces regards concupiscents ! Exilé volontaire. Go west, young
man ? J'y go, j'y go ! J'y cours même ! La ville s'assèche sur les bords
de son fleuve. Lascivement, s'offre à moi. Je lui fais la promesse que
rien n'arrêtera ces débuts réussis dans le bonheur !
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