Nantes ?
Blanche ! Tout : les murs des appartements, les salles de bain, les
chambres, cuisine et salon mais aussi les façades, les gens, la
politesse des gens. Tout s'y blanchit. Même le soleil, lorsqu'il donne
trop. Mais on pardonne vite à la ville cette écrasante blancheur :
Nantes – ancestrale beauté – rend léger.
Le
déménagement, l'installation dans les nouvelles fonctions, les achats à
crédit, les trajets quotidiens vite routiniers : tout s'enchaine
parfaitement. L'argent rentre régulièrement désormais sans plus
d'angoisses à-venir. Les enfants passent un cap : l'ainée entre enfin à
l'école, le cadet en nourrisse. La vie devient vite bourgeoise à Nantes
et la nouvelle règle : la semaine, travail ; le week-end, famille.
8
mois, l'âge du dernier. Un accouchement opportun : outre un fils, une
déchirure vaginale suivie d'une épisiotomie trop tardive, les 8 mois
d'abstinence sexuelle post-natale ainsi provoquée m'ont papa-poulé. 8
mois de certitudes : père donc homme donc hétéro. Nantes m'a blanchi
d'un passé d'objet. Je – suis désormais sujet.
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