

Elle sort doucement de la salle de bain. Fraîche, son parfum préféré à la Marilyn. Nos corps bruns se jaugent, s'entortillent l'un l'autre. Quelques pas silencieux vers le lit, ils s'enveloppent dans des draps blancs. Huit mois d'abstinence enfin anéantis...
Repoussé soudain! Violemment. Elle prétexte l'épisiotomie. M'accuse d'incompétence. Un simple mouvement d'humeur ? Douter n'a pas d'importance. Sauf si la réalité vient confirmer
ce doute. Stupéfait, je ne réagis pas. Muet. Silencieusement, je me
détache définitivement de ce corps. Cette femme devenue mère se refuse comme amante. Cette
chair répugnante à jamais. Rejeté, répudié, banni. Mari incompétent ?
Qui suis-je alors ? Quelle image de moi dans le miroir le
lendemain après la douche ?
2 commentaires:
Le rejet, alors que l'on ne s'y attend pas, laisse des traces indélébiles.
Le rejet par l'autre en qui on a une confiance totale, engage un processus de destruction de l'identité. D'autant plus redoutable que, ainsi sapée, cela cogne le problème identitaire sur le problème sexuel. L'agglomération des deux problèmes devient alors quasi inextricable.
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