Les
murmures des peupliers dans le vent de septembre rassurent la nuit qui
s'achève. Agités tels des garnements au retour d'une fugue, ils secouent
leurs feuillages dans le vain espoir de se débarrasser des derniers
lambeaux noirs de la nuit. Penchés sur leurs racines, honteux, penauds,
ils attendent que le jour les gronde, les sèche, les rende séduisants.
Combien
d'aubes n'ai-je attendues avec cette impatience adolescente ?
Trépignant, enrageant, maudissant ces matins vides de ceux-là mêmes
après qui j'avais toute la nuit courus. Moqueurs aussi, les peupliers
secouent mes souvenirs. Savourent leur faculté de résister à ces nuits
tandis qu'avec peine j'y survis.
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