Du
Bacon tout craché ! Voilà l'image du miroir, le lendemain. Elle, mon
fils, ma fille, mes voisins, la baie vitrée du salon, le courtoisie de
l’ascenseur : reflet cauchemardesque. Pas un mais une meute, de chiens –
tous hurlant à la mort d'un gibier traqué.
Prétexter
les croissants pour fuir ce logement étriqué. Ce quotidien trop régulé.
Cette vie trop lisse. Nantes au lever du jour est une belle femme.
Longer le muret de la Michaudière, enfiler Jules Verne, Buat, Joffre.
Passer le cours Saint-Pierre, dépasser la cathédrale...dévaler vers
l'Hôtel de Ville. Mes jambes fatiguent d'une nuit trop courte. Un banc.
En
contre-bas, le cours des 50 Otages bruisse à peine. Perspective
déserte, inerte encore, d'un dimanche matin nantais. Au moins, ici, rien
ne m'accuse. Cette neutralité fige le temps. Est-ce ce klaxon de bus
qui m'expulsa de cette léthargie ?
Là-bas,
à l'angle de Saint-Léonard et de l'Hôtel de Ville, un trou béant happe
des ombres furtives et attirantes. A mon tour, je me laisse avaler.
Sale, puant, douloureux, un autre ressortira tard ce soir-là... Un autre
mais moi.
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