jeudi 25 octobre 2012

05 – Dimanche matin

meurtri



Du Bacon tout craché ! Voilà l'image du miroir, le lendemain. Elle, mon fils, ma fille, mes voisins, la baie vitrée du salon, le courtoisie de l’ascenseur : reflet cauchemardesque. Pas un mais une meute, de chiens – tous hurlant à la mort d'un gibier traqué.
 


p280
Prétexter les croissants pour fuir ce logement étriqué. Ce quotidien trop régulé. Cette vie trop lisse. Nantes au lever du jour est une belle femme. Longer le muret de la Michaudière, enfiler Jules Verne, Buat, Joffre. Passer le cours Saint-Pierre, dépasser la cathédrale...dévaler vers l'Hôtel de Ville. Mes jambes fatiguent d'une nuit trop courte. Un banc.
p279




En contre-bas, le cours des 50 Otages bruisse à peine. Perspective déserte, inerte encore, d'un dimanche matin nantais. Au moins, ici, rien ne m'accuse. Cette neutralité fige le temps. Est-ce ce klaxon de bus qui m'expulsa de cette léthargie ?




Là-bas, à l'angle de Saint-Léonard et de l'Hôtel de Ville, un trou béant happe des ombres furtives et attirantes. A mon tour, je me laisse avaler. Sale, puant, douloureux, un autre ressortira tard ce soir-là... Un autre mais moi.
nantes hotel de ville

Aucun commentaire: