Mon bagage de cuir. Oh...pas grand chose. De quoi se
changer, se laver, juste par respect. Les autres, n'est-ce pas... Un taxi vers
une gare. Puis au Frankfurt/Main International Airport. Le billet m'attend au
comptoir de la Jal. Accomplir ce chemin comme se comble un creux. Et si Che-Nen ne l'avait pas noyée en 2007, son angoisse* ? .
La fatigue ou la douleur ? La surprise de tant de
jeunesse anéantie à jamais ? La peine sculpte les visages. Nager au de-là
des nuages. Dix heures, m'ont-ils affirmé, avant d’atterrir à Incheon. Manger.
Dormir. Oublier l'Europe. Et si j'allais n'importe où le rejoindre ?
Incheon, enfin. Il pleut. Où aller ? Peu importe,
n'est-ce pas ? Se poser sur le bord d'un trottoir. Attendre. Que la pluie
cesse... Qui jamais ne cesse, à peine oblique d'un vent tiédi. Regarder. Les
gens. Les flaques d'eau. Les enseignes. Les gens. Leurs têtes. Ou leurs pieds.
Les enfants insouciants. Des employés préoccupés. Attendre désespérément. Et
si, par hasard, il tournait le coin de la rue ?
Pèlerinage. Daegeon. Le train m'avale dans une vitesse
folle. Errer dans des rues tentaculaires inconnues. Qui le resteront pour
toujours, inconnues de moi et vides. Désespérément vides, elles aussi. Une
petite dame toute ridée m'ouvre son appartement. Un peu de poussière grise le
vernis brun de quelques meubles. Le plancher craque ça et là de son pas. Les
persiennes de la chambre cache mal les draps ondulés de larmes. La concierge
détourne son regard. Revenir à Incheon pour un vol au petit matin... Et si je
restais ?
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