dimanche 3 mars 2013

64 - Et si ...



Mon bagage de cuir. Oh...pas grand chose. De quoi se changer, se laver, juste par respect. Les autres, n'est-ce pas... Un taxi vers une gare. Puis au Frankfurt/Main International Airport. Le billet m'attend au comptoir de la Jal. Accomplir ce chemin comme se comble un creux. Et si Che-Nen ne l'avait pas noyée en 2007, son angoisse* ? .



La fatigue ou la douleur ? La surprise de tant de jeunesse anéantie à jamais ? La peine sculpte les visages. Nager au de-là des nuages. Dix heures, m'ont-ils affirmé, avant d’atterrir à Incheon. Manger. Dormir. Oublier l'Europe. Et si j'allais n'importe où le rejoindre ?
Incheon, enfin. Il pleut. Où aller ? Peu importe, n'est-ce pas ? Se poser sur le bord d'un trottoir. Attendre. Que la pluie cesse... Qui jamais ne cesse, à peine oblique d'un vent tiédi. Regarder. Les gens. Les flaques d'eau. Les enseignes. Les gens. Leurs têtes. Ou leurs pieds. Les enfants insouciants. Des employés préoccupés. Attendre désespérément. Et si, par hasard, il tournait le coin de la rue ?
Pèlerinage. Daegeon. Le train m'avale dans une vitesse folle. Errer dans des rues tentaculaires inconnues. Qui le resteront pour toujours, inconnues de moi et vides. Désespérément vides, elles aussi. Une petite dame toute ridée m'ouvre son appartement. Un peu de poussière grise le vernis brun de quelques meubles. Le plancher craque ça et là de son pas. Les persiennes de la chambre cache mal les draps ondulés de larmes. La concierge détourne son regard. Revenir à Incheon pour un vol au petit matin... Et si je restais ?
* cliquez sur le lien ou sur cette photo.

Aucun commentaire: