L'intolérable et
l'inadmissible, deux jumeaux inséparables. Le quotidien se plie mal à leur
âpreté. Eloigner la douleur, l'extirper de soi, un travail nécessaire pour
survivre. Le monde n'y gagnera qu'un peu plus d'absurdité après tout.
L'absence de son
corps aggrave l'effort. Lui trouver un lieu tranquille. A l'écart de ces grands
chambardements du monde auxquels Che-Nen s'est sacrifié. Lui rendre le repos
dont il a manqué. Mes yeux contemplent le lieu choisi : un coin de
cimetière de Ishigaki. Non loin de la route, entouré d'herbes folles au vent,
l'océan au loin. Un vent chaud – digne de le réveiller puisqu'il dort ? –
me donne le courage nécessaire pour lui tourner le dos enfin.
Là, je le sais
heureux, enfin. La route s'ondule de larmes, je l'évoque une dernière fois.
Ici, je le sais en sécurité, dans ce cimetière d'Ishigaki. Je peux enfin, à mon
tour, rejoindre l'autre rive. Le laisser seul à sa paix retrouvée. Et l'aimer, l'aimer, l'aimer, l'aimer, l'aimer, l'aimer
toujours...
Dans le cimetière
d'Ishigaki, en Japonais : 墓地に石垣市¸ [Bochi ni Ishigakijima]
1 commentaire:
Oui, toujours. C'est le cadeau que nous fait l'amour.
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